Lors de mon dernier article je vous ai montré combien il peut être simple de couper des planches et des tasseaux quand on a les bons outils. Maintenant que vous connaissez quelques astuces pour cette première étape, il est temps de passer à la seconde : l’assemblage.
Comme pour chaque article sur ce blog, je vais vous parler des méthodes que je connais, que j’ai pu tester jusqu’alors et je finirai par celle que je préfère. Il y a tout un tas d’autres assemblages existants, je vous en parlerais au fur et à mesure des mes tests dans de futurs articles.
La solidité
La première chose qu’il faut faire avant de passer à l’assemblage, est de jauger la solidité dont l’objet aura besoin. Si l’on fabrique un élément de déco qui ne sera pas manipulé ou très peu, l’assemblage n’aura pas besoin d’être aussi solide que pour la construction d’un banc, d’un lit, etc…
Pour la construction de petits éléments comme la boite pour cupcakes ou encore pour cette petite déco de Pâques je choisi simplement de coller/clouer le tout. En effet il n’y aura pas énormément de contraintes sur ces deux réalisations. En règle général, pour de petits objets, je préfère utiliser de la colle à bois parce que c’est super pratique mais, pour que cela tienne de suite (je suis très impatiente !!), je rajoute des petits clous sans tête. Sans la colle l’assemblage avec des clous ne tient pas si bien dans le temps je trouve. En effet les clous n’ont pas le filetage d’une vis. Le fait que le clou soit lisse permet un arrachement plus facile ce qui n’est plus le cas si on ajoute de la colle. Les autres avantages de cet assemblage est qu’il est quasi invisible, qu’il peut se faire sur des planches de fines épaisseurs et qu’il ne nécessite pas d’outils particulier si ce n’est un marteau 😉 !
L’assemblage peut également se faire en vissant simplement les deux planches entre-elles. Mais j’avoue que je ne vois que des inconvénients à cette façon de faire. Pour éviter que le bois n’éclate il faut procéder à des pré-perçages. Les vis sont visibles, pour les cacher il est nécessaire de percer un trous plus large sur quelques millimètres, insérer ensuite la vis puis cacher la tête de celle-ci avec de la pâte à bois. Enfin cet assemblage n’est pas aussi solide et ludique (oui oui !) que d’autres que j’ai pu tester par la suite.
La facilité de mise en pratique d’un assemblage
Pour le moment, j’ai deux façons de faire qui me plaisent beaucoup. J’alterne de temps en temps même si j’ai une très grande préférence pour la dernière technique dont je vais vous parler. Niveau solidité ces deux assemblages ont fait leurs preuves dans les réalisations que j’ai pu construire donc à vous de choisir celle qui vous correspond le mieux… Mais pour moi la facilité de la mise en pratique était super importante. J’aime quand c’est simple et intuitif… du moins c’était le cas au début. Maintenant je me dirige vers des assemblages plus techniques et qui se travaillent à la main. C’est mon cheminement personnel, je me rend compte que j’adore tout ce qui est complexe, très technique, qui prend un peu de temps et qui vous mets au défi. Mais quand j’ai un petit meuble à faire, dont j’ai besoin de suite, j’utilise principalement ces deux possibilités.
L’assemblage par lamelleuse
Cet assemblage consiste à fixer deux morceaux de bois ensemble en utilisant des petites lamelles ovales en bois elles aussi. Combinée à la colle ces lamelles ou biscuits se retrouveront au cœur du bois. La lamelleuse va venir fraiser (évider) un emplacement pour le biscuit dans votre planche, soit dans sa tranche soit sur sa face. Dans un premier temps il faut régler l’outil.
Les 3 réglages :Il existe 4 différentes tailles de lamelles, celles-ci sont plus ou moins larges. L’utilisation de l’une ou l’autre d’entre elle est à choisir en fonction de l’épaisseur de bois que vous souhaitez assembler (un tableau indique quelle taille de biscuit utiliser pour quel épaisseur de bois dans le mode d’emploi de la machine). Le premier réglage consiste donc à paramétrer l’outil selon la largeur du biscuit. Il s’agit de régler la profondeur du fraisage. Ceci se fait grâce à la molette sur le dessus de la machine (1).
Il vous faudra ensuite régler l’angle d’assemblage en orientant l’équerre, ici à 90° (2). Le fraisage se fait au centre de l’épaisseur de votre bois. Pour cela il faut aussi régler la hauteur de fraisage (2). L’équerre sur l’avant de la machine sert à prendre appui sur la pièce à fraiser et à centrer le fraisage. Cette équerre est maintenue en place à l’aide d’une molette, desserrez là et déplacer l’équerre en vous aidant des graduations placer le repère sur la graduation correspond au centre de votre panneau.
Avant le fraisage il faut savoir ou usiner, pour cela il suffit de faire des repères sur les deux pièces de bois à assembler (3).
Le fraisage
Placez ensuite la lamelleuse contre la planche ou le panneau que vous aurez pris soin de maintenir à l’aide de serre joints(4). Procédez au fraisage en appuyant sur la gâchette et en poussant la machine contre votre pièce de bois. Procédez de même sur la seconde pièce de bois (6). Pour que l’assemblage se fasse de manière impeccable placez toujours la lamelleuse sur la face du panneau qui sera à l’extérieur de votre meuble.
L’assemblage
Faites un montage à blanc, c’est-à-dire sans colle, pour tester votre fraisage. Le lamellage permet une petite marge d’erreur. En effet le biscuit peut être plus ou moins décentré de quelques millimètres pour permettre aux pièces d’être parfaitement alignées.
Placer de la colle sur toute la tranche de votre première pièce ainsi que dans votre fraisage. Placer les biscuits puis assembler. Le temps que la colle prenne, maintenir le tout en place avec des serre-joints.
L’assemblage par vis biaises
Ce montage nécessite deux outils, un gabarit de perçage et une perceuse visseuse. Il se passe en 4 étapes : le réglage du gabarit, le perçage, l’assemblage et enfin les finitions.
Le réglage
Selon l’épaisseur de bois utilisé le guide-foret (comprenant 2 trous) doit être placé plus ou moins haut. Des graduations vous aident à positionner correctement celui-ci (1). Le guide forêt est bloqué sur la graduation correspondante.
Une fois la hauteur du guide définie il s’agit de donner au foret la longueur souhaitée. Pour cela un collet est positionné sur le foret. Ce collet stop le perçage lorsque la profondeur nécessaire est atteinte (2).
Pour positionner le collet, laissez 3mm entre la pointe du forêt et la semelle du gabarit. Glissez le foret dans un des trous, placez le collet sur le foret puis serrez la vis de calage avec une clé hexagonale. A chaque épaisseur de bois correspond une longueur de vis, reportez-vous au tableau fourni avec le gabarit pour trouver la bonne longueur. Votre gabarit est réglé. Cette étape peut sembler complexe mais avec le matériel entre les mains tout est beaucoup plus limpide ! De plus vous n’aurez à changer ce réglage que si vous changez d’épaisseur de bois. Je vous ferais une vidéo sous peu ce sera plus clair.
Positionnez votre morceau de bois dans le gabarit et abaissez la manettes pour maintenir le tout en place(4).
Le perçage
Montez le foret sur votre perceuse (5). Effectuez le perçage (6).
L’assemblage
Pour le montage placez l’embout de vissage cette fois, fournit avec le gabarit dans la perceuse visseuse. Placez les deux pièces de bois l’une contre l’autre, insérez les vis et vis (7). Vous pouvez vous servir d’un serre-joint pour maintenir les pièces de bois en place. Ce type d’assemblage permet des assemblages à plat mais également à angle droit.
Dernière étape les finitions
Les trous de vis qui ne seront pas visibles, comme ceux sous un buffet par exemple peuvent être laissé tel quel. D’autres, visibles devront être comblés. Pour cela il existe des chevilles à bois qui s’insère dans les trous. Placez de la colle dans le trou. Insérez la cheville en bois et laissez sécher (8). Finissez de garnir le trou avec de la pâte à bois et laissez sécher avant de poncer. Le bureau que vous avez pu découvrir au début de cet article a été réalisé avec ce gabarit.
Mon outil chouchou pour l’assemblage de meubles
En conclusion, les deux systèmes d’assemblages ont en commun leur extrême solidité. Chacun d’eux a ses avantages et ses inconvénients. Pour ma part j’ai une préférence pour le gabarit de perçage qui ne nécessite aucun marquage et qui permet un assemblage immédiat sans temps d’attente car il n’y a pas besoin de colle. Mais d’un autre côté le temps gagné par l’absence de temps de séchage est perdu si vous devez masquer de nombreux trous de perceuse alors que l’assemblage par lamelleuse est totalement invisible ! Dilemme ! Mais, vous me connaissez, je suis une impatiente, du coup nombreuses de mes réalisations sont faite avec le gabarit de perçage qui permet l’utilisation du meuble dans la foulée (même si les trous ne sont pas cachés) et ça j’adore !!!
Ensuite concernant les coûts, une lamelleuse coûte environ 130€. Pour ce qui est du gabarit de perçage il faut une perceuse, mais c’est un outil de base que l’on a souvent dans sa trousse de bricoleur, ne serait-ce que pour accrocher des tableaux aux murs. Le gabarit quand à lui coûte environ 75€.
Pour finir je dois dire que le gabarit de perçage est l’un des premiers systèmes d’assemblage que j’ai utilisé et qui m’a donné entière satisfaction. Sa facilité d’utilisation m’a fait prendre confiance et depuis que je l’ai dans ma trousse à outils je me dis que tout est possible. Un indispensable dans toutes les maisons que l’on souhaite meubler à son goût et sur mesure !
Dans un prochain article je ferais une nouvelle vidéo ou cette fois je vous monterai le montage d’un objet… je ne sais pas encore exactement ce que je vais faire donc si vous avez une idée/envie/defi n’hésitez pas à me le dire en commentaire 😉 !
merci pour ces détails sur les fabrications en bois sur mesure